Zoé
Témoignage : J'ai décalé mon mariage #Covid19

Hé oui, je suis parfois aussi de l'autre côté du miroir ! Moi aussi je prépare mon mariage, mais avec la crise du coronavirus, rien ne s'est passé comme prévu...
Un an et demi de préparation
Julien m’a demandé en mariage en décembre 2018. Nous rêvions d’un grand mariage, avec 130 personnes dans un château en Dordogne, et nous avions donc prévu une date sur l’été 2020, pour avoir le temps de préparer tout ça. Nous habitons en Guadeloupe, les préparatifs à distance sont donc d’autant plus compliqués, on voulait se laisser le temps de faire les choses bien.
Mars 2020 : le mariage est organisé pour le 8 août. Nous sommes partis en Dordogne l’été dernier pour rencontrer tous les prestataires ; les faire-parts sont commandés, la robe et le costume sont choisis. On rêve de ce grand jour tant attendu, on commence à réfléchir aux fleurs et à la musique.
Et puis BOUM.
Le monde entier s’arrête, d’un coup, sans prévenir. Nos vies sont sur pause, personne ne sait pour combien de temps, mais on reste confiant : le mois d’août est encore loin, et si nous sommes toujours « en guerre » à ce moment-là, on aura d’autres soucis en tête que le mariage. On continue la préparation, j’échange avec mon coiffeur, je commande de la décoration. On pense que ça ne durera pas. On se dit que la situation ne peut pas continuer comme ça, sinon le monde ne se relèvera pas ; et on n’imagine pas ça, pas en 2020, avec toute notre technologie, nos avancées scientifiques, notre puissance économique… Non, ce n’est pas possible.
Mais le mois d’avril arrive, et avec lui l’espoir s’en va. On comprend que la situation est inédite, et grave. Que nous vivons quelque chose d’historique qui va bien au-delà d’une fête de mariage. Nous savons que nous ne nous marierons pas cet été mais nous sommes inquiets pour bien d’autres choses.
Nous sommes d’accord sur le principe : même si les mariages pourront peut-être avoir lieu en août, nous n’avons pas envie d’un demi-mariage qui ne ressemblerait en rien à l’idée que nous en avions. Nous ne voulons pas angoisser pour nos proches les plus âgés, nous ne voulons pas de personnes masquées qui n’osent pas nous embrasser.
Nous voulons des invités libres, heureux, qui profitent à fond de notre journée sans inquiétude, sans contrainte.
Les démarches en pleine crise
Le 13 avril, après l’allocution du président, notre décision est ferme et définitive. Reste à savoir comment ce décalage peut s’organiser, et à quelle sauce nous allons être mangés par nos prestataires. Julien dit qu’ils comprendront. Je lui rappelle que toute le secteur est en crise, et qu’ils perdront probablement 80% de leur CA de l’année compte tenu de la saison qui s’annonce : la situation est plus difficile pour eux que pour nous. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de perdre l’argent déjà avancé et nous croisons les doigts. Le dialogue s’installe et nous cherchons une solution.
C’est le lieu de réception qui nous en trouvera une, malgré eux. Ils nous annoncent qu’ils sont complets sur tous les samedis de l’été 2021. Evidemment, nous ne sommes pas les seuls à avoir reporté, et les futurs mariés de 2021 ont déjà réservé aussi. Il leur reste en fait seulement 2 dates possibles, alors on bloque le 10 août 2021… un mardi.
Au début, je le vis mal : personne ne se marie un mardi, les invités ne pourrons pas venir, ça sera compliqué… Et puis je respire et je réfléchis. Nous prévenons un an à l’avance, ceux qui veulent venir s’organiseront. De plus, une date de semaine est généralement une aubaine pour nos prestataires : ça leur fait une date « bonus » qui n’est pas forcément réservée d’habitude, donc un gain de CA.
Et ils vécurent heureux
Ils valident tous cette nouvelle date. Mieux : ils nous soutiennent, sont désolés pour nous, et s’arrangent au maximum. Nous avons une équipe formidable, et nous sommes très heureux de les avoir choisis.
Nous avons donc une année de plus pour préparer ce jour J, et nous comptons mettre les bouchées doubles pour qu’il soit encore plus beau que prévu. Plus de temps pour économiser, pour peaufiner notre organisation, pour créer notre propre déco…
Aujourd’hui on arrive à se concentrer sur les bons côtés, et il n’y a pas de nostalgie, ni de regrets.
Il paraît qu’il ne faut pas blâmer une contrariété, et, en ce moment, c’est assez facile de relativiser. Nous aurons notre grand mariage, et le fait d’avoir dû le décaler lui donne un petit plus qui rendra la fête encore plus folle, c’est certain.

On se donne RDV dans un an, une fois que cette période sombre sera derrière nous, pour célébrer l’amour et le bonheur d’être ensemble. Ces choses essentielles dont cette crise nous aura au moins rappelé l’importance.
A suivre...